Introduction
Dans une récente émission de télévision, le cas de Colin Pitchfork, le premier condamné grâce à des preuves ADN, a été revisité, mettant en lumière l'importance cruciale du profilage ADN dans la résolution de crimes. En 1988, Pitchfork avouait le viol et le meurtre de deux jeunes filles, Lynda Mann et Dawn Ashworth, après que son ADN ait été retrouvé sur les lieux des deux crimes. Cet événement marqua le début de la première enquête de masse au monde pour l'ADN.
La Base de Données ADN
Depuis 1995, les informations génétiques issues d'échantillons ADN prélevés par la police au Royaume-Uni sont ajoutées à une base de données, regroupant actuellement les profils de 5,7 millions de personnes. Cette base contient également 450 000 profils ADN provenant de scènes de crimes. Au fil des ans, cette base de données a produit plus de 471 000 correspondances entre suspects et crimes.
Changements Récents
Cependant, au cours des deux dernières années, le fonctionnement de la base de données a considérablement évolué. En 2013, dans le cadre de la loi sur la protection des libertés, la base a été élaguée, supprimant les détails de 1,7 million de personnes innocentes. Malgré cela, des problèmes subsistent, suscitant des inquiétudes quant à l'efficacité du nouveau système.
Défis et Enjeux
Un rapport peu médiatisé de décembre 2014 souligne les défis auxquels le commissaire biométrique, Alastair MacGregor, est confronté pour assurer la conformité au nouveau régime de rétention des profils ADN. Il estime même que le respect de ce régime est une tâche impossible, avec des milliers de profils qui auraient dû être supprimés mais qui demeurent sur la base de données.
Profil ADN 17: Un Double-Edged Sword
Un autre changement majeur réside dans la méthode scientifique utilisée pour obtenir les profils ADN, passant de la technique SGM+ à DNA 17 en juillet 2014. Bien que plus sensible, DNA 17 suscite des doutes au sein de la communauté scientifique en raison de sa sensibilité accrue. Cette sensibilité peut conduire à la détection de fragments d'ADN non liés à un crime, introduisant ainsi un risque de contamination.
Préoccupations et Perspectives
Le nouveau paysage de l'ADN soulève des préoccupations quant à la possibilité d'erreurs judiciaires, d'occasions manquées et d'injustices potentielles à mesure que les affaires progressent dans les tribunaux. De plus, des obstacles législatifs entravent la conservation des profils ADN d'offenseurs étrangers, ce qui pourrait mettre le public britannique en danger.
Conclusion
Alors que l'ADN continue d'être un outil puissant dans la résolution des crimes, les récents changements posent des défis significatifs. Il est impératif de trouver un équilibre entre la protection des libertés individuelles et l'intérêt de l'État dans la lutte contre la criminalité. L'avenir de la justice criminelle dépendra de la capacité à surmonter ces défis et à adapter les pratiques actuelles pour garantir un système équitable et efficace.