Introduction
L'analyse de l'ADN sur les scènes de crime a révolutionné la science légale, renversant des centaines de condamnations injustifiées. Malheureusement, des émissions populaires comme "Les Experts" ont souvent exagéré l'efficacité de la science légale, créant ce que l'on appelle l'effet "CSI". Cet article démystifie deux mythes persistants sur les preuves ADN.
Mythe 1 : L'Infaillibilité de l'ADN
Le premier mythe à déboulonner est l'idée que l'ADN trouvé sur une scène de crime est une preuve automatique de culpabilité. Autrefois, cela pouvait être vrai avec des échantillons importants comme le sang, mais aujourd'hui, la technologie légale est si sensible qu'elle peut extraire de l'ADN à partir de quelques cellules seulement. Le problème ? Notre ADN se retrouve partout, via des cellules mortes, de la salive, ou des cheveux.
Le phénomène de "touch DNA" signifie que l'ADN peut être transféré accidentellement, brouillant les pistes. Des études ont montré que même une poignée de main peut laisser l'ADN de deux personnes sur un objet, rendant difficile la distinction entre le criminel et les innocents. Parfois, c'est même les enquêteurs eux-mêmes qui contaminent les preuves, comme l'a illustré le cas de Adam Scott, condamné à tort.
Mythe 2 : La Reconstruction Faciale par l'ADN
Un autre mythe à dissiper est la croyance que l'ADN peut reconstruire fidèlement les traits du visage d'un suspect. La phénotypie ADN existe, mais elle se limite au sexe, à la couleur de peau, de cheveux, et à une probabilité de couleur d'yeux. Elle ne fournit aucune information sur la forme du visage. Cependant, elle peut être précieuse pour réduire la liste des suspects.
Un exemple frappant de la phénotypie ADN est le cas d'Eva Blanco Puig en 2015. Les analyses ont indiqué une probabilité de 180 fois supérieure que le suspect soit d'origine nord-africaine. Cette approche a permis une recherche ciblée grâce à la recherche familiale, aboutissant à l'identification du coupable.
Conclusion
En conclusion, il est essentiel de dissiper ces mythes sur les preuves ADN en sciences légales. L'ADN n'est pas infaillible, et ses applications, bien que puissantes, nécessitent une compréhension nuancée. Les exemples de condamnations injustes soulignent l'importance de corroborer les preuves ADN avec d'autres éléments, tels que des témoignages oculaires ou des empreintes digitales, pour éviter les erreurs judiciaires.
Ce guide vise à éduquer le public sur la réalité des preuves ADN, contribuant ainsi à une compréhension plus informée et équilibrée de la science légale moderne.